Evaluation du Programme Spécial de Promotion des PME/PMI

Le programme spécial de promotion des PME/PMI est utile au Bénin pour les raisons ci-après :

-        Les efforts consentis dans l’accompagnement des PME permettront à un certain nombre de PME de grandir et d’accroître leur chiffre d’affaires.

-        Les différents appuis en matière de transformation des filières permettent à d’autres catégories d’entreprises de disposer suffisamment de matières premières.

-        Les formations des promoteurs des PME permettront à ces derniers d’appliquer les nouvelles technologies dans leur processus de production.

Toutefois, cette pertinence en amont doit être complétée par une pertinence en aval. En effet, si des actions concrètes ne viennent pas appuyer l’accompagnement fait, le programme spécial n’aura pas, à posteriori, une pertinence effective. C’est pourquoi, les bénéficiaires doivent engager la bataille de la mise en œuvre effective des actions et une meilleure utilisation des infrastructures en vue de leur autonomisation.

La mise en place d’une unité de coordination physiquement détachée du Ministère et dotée d’une certaine souplesse de gestion est une expérience qui s’est avérée concluante et reproductible dans d’autres ministères. L’unité est placée sous l’autorité du MICA mais est animée par un coordonnateur qui dispose d’une équipe de spécialistes et qui a le pouvoir de mettre en œuvre les activités dès leur approbation par le ministère. Ce montage institutionnel est cohérent et conforme à la loi.

Le programme spécial de promotion des PME/PMI a atteint d’importants résultats à travers ses actions. Il est remarqué que les actions concernant les trois premières composantes ont été réalisées. On peut constater aisément que les résultats liés à la composante relative à la poursuite de l'amélioration de l'environnement institutionnel n’ont pas été atteint, soit un taux de 0%. Toutefois, plusieurs défis restent à relever notamment en ce qui concerne les difficultés liées à la fiscalité des PME/PMI. L’autre remarque est que les actions sont plus allées vers les micro-entrepreneurs que les PME/PMI.

Les évaluateurs ont pu noter des discours comme : « Ce n’est pas forcément le programme spécial qui doit appuyer les groupements de jeunes et de femmes » ou encore « la formation n’est pas claire; je n’ai pu bénéficier que d’une session alors que d’autres sont à plusieurs sessions » ou enfin « le programme spécial doit être réorienté pour atteindre les objectifs du Ministère », … Si de telles opinions ont attiré l’attention des évaluateurs malgré leur caractère isolé, il urge de conclure que l’appropriation du projet pose encore un problème sérieux au sein des parties prenantes.

Il est attendu de certaines actions du programme, un impact à court ou moyen terme. C’est le cas des sessions de formation qui devraient induire un changement de comportement des bénéficiaires dans des délais raisonnables. Or, ce changement n’est que très faiblement perçu. Certains bénéficiaires formés ne manifestent pas suffisamment de volonté pour réinvestir dans leur travail quotidien les nouvelles connaissances et aptitudes acquises lors des sessions de formation.

Cependant, on a pu détecter des PME qui ont, sur la base des équipements reçus, modernisé leurs productions. D’autres ont accédé à des marchés d’écoulement de leurs produits. L’impact de ce programme a été perçu surtout au niveau des micro-entrepreneurs.

Deux situations militent en faveur de la pérennité :

-     L’ancrage institutionnel du projet au sein du Ministère permettant aux promoteurs jusque-là happés par des équipements modernes de bénéficier de ces derniers pour contribuer à la performance de leur MPME.

-     La tenue de plusieurs sessions de formation dans des thèmes liés ou connexes à la gestion des PME au profit des promoteurs susceptibles de mettre en application les connaissances et aptitudes acquises au-delà de la durée du projet.

Mais il est important de signaler que la mise en œuvre de certaines actions recommandées par les études réalisées exige des ressources très importantes que le Gouvernement ne pourra certainement pas mobiliser dans le court terme sans l’appui des PTF, d’où l’intérêt de la formation des promoteurs en techniques de mobilisation de ressources et de négociation de financements.

Le programme n’a pas tenu compte expressément du genre. Une telle lacune devrait être corrigée ou atténuée avant la fin du programme. L’une des solutions possibles consiste à demander à l’équipe de coordination de proposer à chaque fois que cela est possible, des données désagrégées montrant les déséquilibres de genre dans le domaine des PME et de proposer des mesures d’atténuation.