ÉVALUATION DU PROJET D'APPUI A LA DÉCENTRALISATION, A LA DÉCONCENTRATION ET AU DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCAL AU BENIN (PA3D)

ÉVALUATION DU PROJET D'APPUI A LA DÉCENTRALISATION, A LA DÉCONCENTRATION ET AU DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCAL AU BENIN (PA3D)

2014

UNCDF : Fonds de développement des capitaux des nations unies

Frans GEILFUS, John Bosco TOSSOU, Ephrem R. C. HOUNKPE, Senanou Davy DENADI : Consultants indépendants

Evaluation du développement

PROJET D'APPUI A LA DÉCENTRALISATION, A LA DÉCONCENTRATION ET AU DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCAL AU BENIN (PA3D)

Aucune

Décentralisation

Objectif de l’évaluation : Les objectifs de l'évaluation finale tels que définis dans les termes de référence sont les suivants :

-  aider le Gouvernement du Bénin et les partenaires de cofinancement concernés à comprendre l’efficience, l'efficacité, la pertinence, la durabilité des résultats du programme;

-  évaluer le niveau de satisfaction des parties prenantes du programme et des bénéficiaires des résultats ;

-  déterminer si l’UNCDF et ses partenaires étaient positionnés efficacement pour obtenir des résultats ;

-  contribuer à l'apprentissage de l’UNCDF et de ses partenaires sur l'expérience du programme et les leçons tirées de l’intervention dans les domaines de la décentralisation, du développement économique local et de la sécurité alimentaire au Bénin ;

-  aider les parties prenantes du programmes à évaluer la valeur et la possibilité pour la réplication plus large du programme ;

-  aider les parties prenantes du programme à déterminer la nécessité d'un suivi de l'intervention et son évolution future.

Le Projet d’Appui à la Déconcentration et au Développement Economique Local au Bénin (PA3D) est un projet de « seconde génération » dans l´approche UNCDF d’appui au financement du Développement Local. Il fait suite au projet ADECOI et a pour objectif d’améliorer de façon durable les conditions de vie des populations du Borgou.

Le projet intervient dans les 7 communes rurales du Borgou : Bembereke, Kalalé, N´Dali, Nikki, Péréré, Sinendé et Tchaourou.

Le PA3D met l’accent la Sécurité Alimentaire au travers d´investissements structurants, en ciblant plus systématiquement les femmes et groupes vulnérables. Sa logique d´intervention générale est de faciliter la maîtrise d´ouvrage des communes, en respectant les structures décentralisées pour assurer un niveau maximum d’appropriation. Il se démarque donc totalement des interventions « classiques » de sécurité alimentaire par l´approche projet, avec une logique d´intervention axée sur le « faire-faire » et le renforcement des capacités locales.

L´environnement institutionnel du projet est celui du processus de décentralisation du Bénin, qui présente un nombre de caractéristiques favorables, comme l´engagement de longue durée du gouvernement, l´appui coordonné des partenaires techniques et financiers, et la consolidation progressive du processus après deux phases successives d´autorités communales, accompagnés au Borgou par le projet ADECOI et son successeur le PA3D.

Le PA3D est financé par quatre partenaires que sont : le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), le UNCDF (Fonds d´Equipement des Nations Unies), le

FBSA (Fonds Belge de Sécurité Alimentaire) et le Gouvernement du Bénin.

Le cadre méthodologique de l´évaluation a été structuré autour des cinq critères : pertinence, efficience, efficacité, impact et durabilité. Les termes de référence de l´évaluation ont proposé une matrice d´évaluation adaptée à la logique d´intervention du PA3D, avec une batterie de sous questions spécifiques.

Les sources d´information ont été triangulées chaque fois que possible, par la combinaison de données primaires et de l´analyse documentaire. La phase de terrain de l´évaluation s´est attachée à établir des données primaires qui permettent de trianguler les informations de suivi du projet, en ce qui concerne les principaux points d´intervention du projet, à savoir le développement des capacités des communes, et la mise sur pied d´investissements ayant un impact sur la sécurité alimentaire. Un échantillonnage représentatif des principaux investissements a été établi pour chacune des 7 communes.

Trois méthodes complémentaires de collecte ont été combinées avec l´analyse documentaire de manière à trianguler les informations : les entretiens semi-structurés, les focus-Group et les études de cas.

L´échantillonnage des investissements à visiter s´est fait avec l´Unité du projet en fonction du caractère des investissements (afin d´assurer un échantillon représentatif d´au moins un des principaux types d´investissements socio-économiques dans chaque commune) et de certains aspects pratiques et logistiques tels que l´accès.

Au total, au niveau de chaque commune, l’équipe d’évaluation a pu rencontrer les Chefs services financiers, les chefs services planification et développement local, les chefs services techniques, les chefs CPS, les Présidentes de Cadre de Concertation Spécifiques en Genre, les secrétaires généraux et des adjoints au Maire, là où cela a été possible, les animateurs de développement territorial, les chefs services affaires économiques et marchandes, pour un total de 46 personnes dont 5 femmes (deux d’entre elles sont chefs services planification , deux sont des chefs services affaires financières, et une chef service affaire économique et marchande).

Le projet PA3D est pertinent en ce qui concerne les besoins de consolider les capacités des collectivités locales, en focalisant l´intervention sur la maîtrise d´ouvrage communale et la génération de ressources propres. Les leçons apprises du projet ADECOI ont mené à une concentration sur des investissements communaux susceptibles de contribuer au développement économique local et à la sécurité alimentaire. Cependant, un manque de clarté stratégique dans le lien entre investissements communaux, dynamisation de l´économie locale et contribution à la sécurité alimentaire, a conduit à une approche de ciblage des bénéficiaires difficilement compatible avec l´articulation entre acteurs économiques. Un cadre logique et des indicateurs de performance mal adaptés ont contribué à réduire la lisibilité stratégique. En revanche, l´approche genre a été particulièrement bien conçue.

Le PA3D a été efficient dans la mesure où l´essentiel du budget a pu être engagé, et les actions planifiées mises en œuvre dans leur grande majorité.

Le choix du « faire faire » a des conséquences difficilement évitables : des lenteurs considérables ont été enregistrées dans le cycle des investissements, depuis le transfert des fonds du niveau central, jusqu´à la conclusion des travaux. Cependant la combinaison avec l´approche projet et des cibles assez ambitieuses, présente une tension inhérente à ce type d’intervention. Durant la dernière année, les efforts dont été consentis en vue d’assurer l´exécution de la dernière tranche du FDL, retardée d´un an, et les activités de capitalisation et de pérennisation en ont souffert.

L´analyse de l´efficacité s´est attachée à évaluer comment les capacités de gestion des communes ont progressé en termes de planification, maîtrise d´ouvrage, promotion du genre, mise en œuvre des investissements socio-économiques, et appropriation des politiques d´appui à la SAN.

Les appuis du PA3D aux communes ont permis de consolider une série de capacités en termes de gestion de la maîtrise d´ouvrage, de développer et de mettre en œuvre des stratégies de mobilisation de ressources propres, fiscales et non fiscales. La génération de ressources a augmenté de manière soutenue dans 4 communes, plus irrégulière dans les trois autres. Les investissements socio-économiques ont bénéficié à environ 3200 personnes, dont la majorité sont des femmes. La plupart des investissements sont fonctionnels, et des mécanismes de gestion ont été mis en place. Des actions concrètes sur l’approche genre ont été menées à bien, et une certaine appropriation apparaît au niveau de la planification communale.

L´impact des investissements socio-économiques réalisés par les communes avec l´appui du PA3D est très variable. Malheureusement, l´absence de toute ligne de base et suivi d´indicateur de performance économique rend impossible une évaluation quantitative consolidée. En ce qui concerne un impact global sur la pauvreté et la sécurité alimentaire, il manque aussi un accès à des statistiques récentes. Les données partielles disponibles ou récoltées par l´évaluation sous forme d´études de cas, suggèrent un impact notable sur les revenus moyens des femmes participant aux groupements de maraîchage et de transformation. En ce qui concerne le warrantage, la campagne 2014 a permis d´injecter sous forme de crédit, 363 millions de FCFA dans l´économie locale, une somme non négligeable comparable à l´investissement de base, et largement réinvestie dans la filière alimentaire. L´impact sur la sécurité alimentaire est également très difficile à mesurer faute de données ; il est probablement significatif pour le maraîchage en particulier. Le warrantage est un mécanisme financier qui n´a pas d´impact direct sur la sécurité alimentaire localement, si ce n´est par l´augmentation des revenus. L´impact des investissements individuels en petit élevage reste largement à vérifier.

En ce qui concerne le développement des capacités des communes, de nombreux acquis sont susceptibles d´être durables dans la mesure où l´action a été complètement canalisée au travers des instances locales. Cependant, la stabilité du personnel n´est pas acquise, comme en témoignent les difficultés à retenir les spécialistes en mobilisation des ressources.

En ce qui concerne les investissements, la viabilité va dépendre de la solidité des groupements, comités et associations, et de leurs capacités à s´adapter aux aléas du marché. Par exemple, la viabilité du warrantage dépendra de la capacité des partenaires à adopter les stratégies de répartition des risques et à gagner la confiance du plus grand nombre de producteurs et productrices. Le suivi des investissements par les communes, ainsi que la collaboration avec les organismes déconcentrés, resteront largement dépendants des financements externes. L´appui continu de la Coopération Suisse à l´ADéCoB garantit une certaine continuité dans certains aspects stratégiques.

Destinataires : UNCDF

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Non défini

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Non défini

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Non défini

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu