
Evaluation de la Politique de Développement du Secteur Agricole au Bénin
2009
MPDEPP-CAG : MINISTERE DE LA PROSPECTIVE, DU DEVELOPPEMENT, DE L’EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DE LA COORDINATION DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE
Laboratoire AMEN : Laboratoire d’Appui au Management et des Etudes Novatrices
Evaluation thématique
Politique de Développement du Secteur Agricole au Bénin
Economie locale | Genre
Rural
Objectif général: Evaluer la stratégie sectorielle mise en œuvre en matière agricole.
Objectifs spécifiques : (i) analyser la cohérence entre les interventions d'une part, et d'autre part, entre les stratégies en matière de promotion agricole; (ii) évaluer la pertinence des politiques et des choix stratégiques en faveur du secteur agricole ; (iii) identifier les principales contraintes et faiblesses de la mise en œuvre de la politique agricole; (iv) analyser les conséquences globales de la mise en œuvre de la politique agricole en termes de bénéfices sociaux pour les populations; (v) réaliser le diagnostic du cadre institutionnel de promotion agricole; (vi) proposer des approches de solutions pertinentes en vue de la relance du secteur agricole.
La vision de développement du secteur agricole est de « faire du Bénin, une puissance agricole dynamique à l’horizon de 2015, compétitive, attractive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesse et répondant aux besoins de développement économique et social de la population ».
Trois objectifs ont découlé de cette vision à savoir : (i) améliorer la productivité et la compétitivité agricole ; (ii) garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ; (iii) garantir une gestion durable des terres, des zones d’élevage et de pêcheries.
Quatorze stratégies opérationnelles ont été retenues : (i) modernisation agricole ; (ii) promotion et diversification des filières agricoles ; (iii) mise en place d’un cadre général de promotion des entreprises agricoles ; (iv) promotion des grandes exploitations/entreprises agricoles ; (v) appui à l’émergence et à la professionnalisation des acteurs ; (vi) revalorisation du statut des producteurs et des productrices ; (vii) amélioration des approches de gestion des projets et programmes et leur rationalisation ; (viii) mise en place d’un mécanisme de financement adapté de l’agriculture et d’appui à la production de denrées de grande consommation ; (ix) renforcement de l’autorité de l’Etat dans son rôle de contrôle et de régulation ; (x) maîtrise de la variation inter-saisonnière des flux des produits et de leurs prix ; (xi) développement de la nutrition communautaire ; (xii) amélioration de l’environnement institutionnel, juridique, législatif et réglementaire ; (xiii) sécurisation du foncier ; (xiv) préservation et valorisation de l’environnement.
La politique de développement du secteur agricole a pour but de promouvoir une agriculture durable, moderne et compétitive reposant prioritairement sur les exploitations familiales agricoles' reconnues, sécurisées, à travers la valorisation maximale du potentiel agro-écologique, et des savoir-faire agricoles du pays et la création d'un environnement propice au développement d'un secteur agricole structuré.
Pour ce faire; les actions envisagées dans un cadre général de décentralisation sont : la protection de la végétation et des sols dans une perspective d'accroissement de la production agricole ; la diversification des filières agricoles en stimulant la production de riz, de l'anacarde et le maraîchage; la création d'un cadre institutionnel favorable à l'accès au crédit et la création de conditions favorables de collaboration entre les institutions publiques et privées
Cette évaluation, qui s’est déroulée de janvier à octobre 2009, a été ordonnée autour de la démarche méthodologique ci-après:
le planning des rencontres et des visites de terrain,
l’élaboration et la validation des outils de collecte des données,
la collecte d’informations et de données au niveau des structures centrales et déconcentrées, des acteurs à la base et des bénéficiaires,
le dépouillement, l’analyse et la synthèse des données
la rédaction de l’aide-mémoire et sa restitution,
la rédaction du rapport provisoire de l’évaluation,
la restitution et enfin,
la rédaction et le dépôt du rapport final.
L'analyse des documents de planification tels que la Déclaration de Politique de Développement Rural (DPDR), le Schéma Directeur du Développement Agricole et Rural (SDDAR), le Plan Stratégique Opérationnel (PSO) et le Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Agricole (PSRSA) a montré plusieurs insuffisances tant dans le contenu dans la démarche d'élaboration, toutes qui fondent la nécessité de disposer d'une nouvelle politique agricole en cohérence avec les nouvelles orientations.
L'analyse des documents de planification opérationnelle (Plans d'actions, plans d'actions régionaux et budgets-programmes) révèle une insuffisance de cohérence entre lesdits outils et le niveau stratégique. A titre d'exemple, l’élaboration des Plans d’Actions Régionaux ne s’inscrit pas véritablement dans la continuité du Schéma Directeur et du Plan Stratégique Opérationnel. De plus, Les rapports d’audit de performance de la Chambre des Comptes sur l’exécution de ces budgets programmes ont conclu sur les limites de la pertinence des actions programmées ainsi que leur efficacité.
Aucun mécanisme d’élaboration, de suivi et d’évaluation de la politique de développement du secteur agricole n’est mis en place. La tentative de mécanisme initiée dans le cadre du projet PADSA 2 financé par la DANIDA n’a pas encore abouti.
- La Politique Agricole Commune de la CEDEAO (ECOWAPP)
la politique régionale a été élaborée 14 années après la politique nationale. Par conséquent, le contenu de la politique nationale n’est pas en adéquation avec les stratégies de conquête de marchés sous régionaux.
- La politique agricole de l’UEMOA (PAU)
Tout comme pour ECOWAAP, il faut noter que la politique de développement du secteur agricole au Bénin, a fait peu référence à la Politique Agricole de l’UEMOA (PAU) avant l’avènement du processus d’élaboration du PSRSA au Bénin. En effet, quoique le PAU ait été adoptée en 2000, les documents stratégiques de mise en œuvre de la DPDR ont fait très peu référence à ces lignes directrices dans leur élaboration.
De l’appréciation du cadre institutionnel de la politique du développement du secteur agricole, il ressort :
- le déficit d’agents techniques de terrain et de personnel administratif ainsi que la mobilité de ceux en fonction ;
- l’inexistence d’autonomie de gestion financière des CeRPA.
L’analyse des approches utilisées a permis de retenir ce qui suit :
- une approche de gestion autonome des programmes et projets, qui ne garantit pas la pérennisation des acquis ;
- une approche d’appui aux groupements jugée mécanique et parfois clientéliste ;
- l’adoption d’une approche filière diversifiée basée sur l’utilisation d’outils et de concepts peu clarifiés ;
- un mécanisme de financement des fonctions régaliennes inadapté aux spécificités du secteur agricole ;
- un dispositif de suivi évaluation axé sur des tâches administratives et faiblement focalisé sur les résultats ;
- le dispositif de formation des cadres et des techniciens agricoles est en déphasage avec la dynamique du secteur agricole.
Les résultats de cette analyse se présentent comme suit :
- les choix stratégiques retenus sont pertinents, mais le désengagement de l’Etat a été mal préparé avec une clarification tardive des rôles et responsabilités ;
- l’émergence des organisations paysannes est perçue comme un instrument de pérennisation des acquis mais elle est encore caractérisée par un faible niveau de maturation ;
- les mandats et missions ont été accomplis par de nombreux partenaires et acteurs en toute indiscipline méthodologique et stratégique ;
- le niveau d’articulation des projets et programmes avec la politique est beaucoup plus théorique que pratique.
Au terme de l’appréciation de la mise en œuvre de la PDSA, le principal acquis qui se dégage est la clarification des rôles, conséquence du désengagement de l’Etat des fonctions de production, commercialisation et de transformation. Cependant, les insuffisances soulignées au niveau des rubriques antérieures ont affecté négativement son effet sur la dynamique du secteur.
De 1990 à 2008, le secteur agricole n'a pu accroître comme attendu, sa contribution à la croissance économique globale et à la réduction du déficit de la balance commerciale. Les revenus réels des producteurs ne se sont pas améliorés même les revenus nominaux se sont accrus. De manière spécifique, le secteur agricole n'a guère contribué à réduire les inégalités touchant les femmes et les jeunes en milieu rural. De plus, le patrimoine écologique sur la période d'étude est en constante dégradation.
L’efficience du PDSA n’a pu être analysée compte tenu des difficultés éprouvées pour apprécier le rapport coût/efficacité du fait de l’inexistence des données de référence d’une part, et de l’inexistence d’indicateurs de performances d’autre part.
L'impact du PDSA sur le PIB est tantôt positif, tantôt négatif en raison du caractère erratique de la contribution du secteur à la formation du PIB. Au regard de l'aggravation de la pauvreté monétaire enregistrée au cours de la période d'étude tant en milieu rural qu'en milieu urbain, le PDSA ne saurait contribuer à la réduction de la pauvreté.
S'agissant de l'Impact sur la sécurité alimentaire, au regard du volume d'importation des produits maraîchers des pays voisins, des volailles congelées, des œufs, du lait, des poissons et autres produits montre que d'importants défis restent à relever pour amener la production locale à couvrir certains besoins primordiaux.
Pour ce qui concerne le genre, le PDSA a permis l’émergence des groupements féminins et l’accès des femmes aux microcrédits; ce qui a sensiblement amélioré leur position économique, politique et sociale au sein du ménage, de la collectivité et dans la société.
La mise en place de la Politique de développement du secteur agricole n’a pas eu un impact significatif sur le développement des filières (manioc, ananas, anacarde, riz, etc.) autres que le coton.
Pour ce qui est de l'emploi, il ressort des échanges avec les acteurs que certes, le PISEA reste l’un des programmes piliers de développement d’aviculture moderne au Bénin, mais il a également connu un taux de déperdition très élevé. Seulement 20 à 30% des exploitants installés entre 1996 et 1998 y sont maintenus.
Destinataires : MAEP
Niveau d'exécution : Inconnu
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Niveau d'exécution : Inconnu
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