
Insécurité alimentaire : un regard sur les réponses apportées par les diverses parties prenantes
2012
OCS : Observatoire du Changement Social
OCS : Observatoire du Changement Social
Evaluation du développement
Insécurité alimentaire
Droits Humains
Rural
Description sommaire de l’objet de l’évaluation :
Objectif général: Apprécier les différentes actions mises en œuvre par les parties prenantes face aux crises alimentaires de 2007 et 2011 au Bénin, Apprécier le fonctionnement des organes délibérants des communes
Objectifs spécifiques:
- évaluer les mesures et actions menées (exonération des frais de douane pour l’importation des produits alimentaires de première nécessité ; mise en place des boutiques témoins par l’ONASA en 2009 ; les actions de solidarité nationale, etc.) par le Gouvernement face aux crises alimentaires
- évaluer les actions menées par les PTF chaque fois que le Bénin est déclaré pays sinistré
- identifier et apprécier les stratégies développées par les ménages pour faire face aux crises alimentaires
- formuler des recommandations de politiques économiques et sociales pour contenir l’insécurité alimentaire
- formuler des recommandations de politiques économiques et sociales pour atténuer les risques probables de cette insécurité alimentaire sur le bien-être et la croissance économique au Bénin
La démarche méthodologique repose sur la recherche documentaire, un Guide d’entretien, un Guide de focus group, un questionnaire individuel.
Echantillonnage à deux degrés retenu. Au premier degré, la sélection des Zones de Dénombrement (ZD) ou grappes est réalisée et au second degré les ménages sont sélectionnés de façon aléatoire dans les grappes sélectionnées.
La population d’étude est constituée des 4176 ménages des 348 ZD ou grappes ayant fait l’objet de l’enquête AGVSAN en 2008.
Traitement des données quantitatives avec CSPRO et SPSS. Quant aux données qualitatives, elles ont été saisies dans le logiciel Excel et ont été exploitées selon la technique d´analyse de contenu.
1. Actions/mesures gouvernement :
L’allègement fiscal des produits de première nécessité est la première mesure Gouvernementale initiée en 2007 et courant 2008 pour contenir l’inflation et induire la baisse des prix.
Les entreprises sont les premières cibles de cette mesure en l’occurrence celles qui font l’importation de ces denrées de grande consommation.
La constitution des stocks tampon à travers la mise en place de 87 boutiques témoins, sur l’ensemble du territoire national, est la seconde mesure d’urgence entreprise par le Gouvernement.
Face au spectre de la crise alimentaire mondiale, le Gouvernement du Bénin a pris en urgence des mesures, après l’évaluation d’impacts de décembre 2007, pour juguler la crise, notamment en mettant en œuvre le Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA) qui vise à combattre l’insécurité alimentaire et à accroître à brève échéance, la disponibilité des denrées alimentaires à mettre sur le marché.
Dans le cadre de la mise en œuvre du PUASA, des mesures de relance de la production vivrière à cycle court ont été prises, telles que : le suivi rapproché des producteurs, l’approvisionnement des producteurs en semences et en intrants, la mise à disposition de crédits aux producteurs, l’accélération de travaux d’aménagement et l’aménagement des vallées et des bas fonds.
2. L’accompagnement du Gouvernement par les PTF a permis d’atteindre les objectifs en termes d’amélioration de la production et de disponibilité alimentaire.
En résumé, la prise de décret déclarant le Bénin pays sinistré sur la base des données du plan de contingence 2009 – 2010 est une décision importante et pertinente prise par le Gouvernement pour déclencher l’alerte. Ce qui a facilité la rapidité de la mobilisation des partenaires pour la riposte.
L’analyse situationnelle dite rapide initiée par le Système des Nations Unies (SNU) répond très bien à la situation d’urgence. Elle est donc pertinente en cela qu’elle a permis d’identifier les principaux volets d’intervention d’urgence notamment dans le secteur notamment : (i )-Sécurité Alimentaire, (ii)-Eau - Assainissement, (iii)-Abris d’urgence, (iv)-Éducation et, (v)-Santé – Nutrition.
La définition des actions/besoins d’urgence respecte les normes internationales en la matière.
La réponse des partenaires et l’organisation mise en place sous l’égide du SNU est très bien appréciée et très pertinente par rapport à l’urgence de la situation.
La mise en place d’un comité national multi-acteurs (ministère sectoriel, PTF, Société civile,…) de gestion de crise et du mécanisme d’appui et de coordination pour la gestion de la prise en charge des urgences est jugée très satisfaisante du fait de la synergie d’action entre les acteurs. La mise en place d’un cadre institutionnel visant à faciliter la mise en œuvre des mesures/actions a permis d’expérimenter l’approche d’intervention par ‘cluster’. Cette approche a permis de compléter les 5 volets d’intervention à sept avec en sus, les volets logistiques et télécommunications d’urgence (coordonné par le PAM) et recapitalisation et relèvement immédiat (coordonné par le PNUD).
3. Stratégie des ménages : Les stratégies suivantes sont sollicitées : Aide familiale (14,0) ; Endettement (12,8) ; Changement des habitudes alimentaires (23,1) ; Diminuer les dépenses vestimentaires au profit de l'alimentation (8,3) ; Accroître la production/ Achat des produits de premières nécessités (10,5) ; Diversification de l'agriculture/Augmenter les réserves de nourriture/ Vendre moins chers nos vivres (14,1) ; Autres (17,2).
En appréciant leur satisfaction par rapport à leur propre solution, les ménages ont estimé que les réponses qu’ils ont apportées ont satisfait partiellement leurs difficultés. Cette situation s’explique certainement par l’incapacité des ménages à réagir aux effets néfastes de la crise alimentaire.
4. Recommandations de politiques économiques et sociales pour contenir l’insécurité alimentaire
- Poursuivre la promotion des cultures vivrières à travers la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Diversification Agricole (PADA) et du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO)
- Accroître la capacité de stockage et de conservation des produits vivriers par l’ONASA.
- Renforcer le dispositif d’alerte par la création d’un Fonds National d’accompagnement du plan de contingence
- Pérenniser les acquis du dispositif institutionnel de gestion de la crise mis en place en 2010 par le Gouvernement en collaboration avec les Partenaires Techniques et Financiers.
- Contenir l’inflation par la mise en place d’un système opérationnel de contrôle de prix.
- Mettre en place un Fonds National de Solidarité pour venir en aide aux personnes sinistrées ou en situation difficile
5. Recommandations de politiques économiques et sociales pour atténuer les risques probables de cette insécurité alimentaire sur le bien-être et la croissance économique au Bénin
- Promouvoir le développement des filières agricoles à travers la création des projets/programmes conformément à la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SCRP) en vue de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement des OMD ;
- Mettre en œuvre méthodique du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) afin de réduire les effets directs et indirects de la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire des ménages.
- Créer des projets d’accompagnement pour la réinstallation des populations dans des zones viabilisées.
- Proposer des stratégies d’occupation des zones à risques et/ou inondables.
- Prendre des dispositions réglementaires et légales pour interdire l’occupation des zones à risques par les populations
- Elaborer un plan d’aménagement, d’occupation et de mise en valeur des zones humides et inondables au Bénin.
Destinataires : Gouvernement
Niveau d'exécution : Inconnu
Destinataires : Pouvoir législatif
Niveau d'exécution : Inconnu