Evaluation finale de la politique d'électrification rurale du Bénin

Evaluation finale de la politique d'électrification rurale du Bénin

2010

BEPPAAG : Bureau de l’Evaluation des Politiques Publiques et de l’Analyse de l’Action Gouvernementale

ASE : AFRICA SOLAR ENERGY

Evaluation du développement

La Politique d'Electrification Rurale du Benin

Aucune

Eau et Electricité

L'objectif général est de faire le point et d’évaluer la mise en œuvre des actions du Gouvernement en matière d’électrification rurale.

Les objectifs spécifiques sont :

vérifier la pertinence et la cohérence interne et externe de la PER ;

vérifier la cohérence des objectifs fixés avec les moyens prévus pour les atteindre ;

mesurer le niveau de réalisation des activités programmées ;

mesurer le degré de conformité des résultats obtenus avec les objectifs poursuivis ;

apprécier l’efficacité des modes d’intervention retenus ;

apprécier l’efficience des dépenses faites au regard des résultats obtenus ;

apprécier le niveau d’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de la politique d’électrification ;

mesurer les impacts directs et indirects de la mise en œuvre de la politique.

La Politique d’Electrification Rurale (PER) a été élaborée en 2005 avec pour objectif de créer des conditions qui permettent de :

électrifier chaque année en moyenne 150 localités rurales, soit une moyenne de 10 localités par concession d’électrification rurale chaque année ;

atteindre d’ici 2015 au moins 40 % de taux moyen d’électrification pour l’ensemble des localités rurales retenues.

La PER est basée sur trois axes stratégiques importants que sont :

le choix des options techniques d’électrification ;

le développement d’une synergie avec les autres projets sectoriels ;

la mise en place d’un partenariat public/privé.

Revue documentaire ;

Collecte de données :

936 ménages sont interrogés en juillet 2009 dans les 18 arrondissements parcourus par les enquêteurs dont 513 ménages non électrifiés soit 55% contre 423 ménages électrifiés soit 45% ;

Le mode de tirage des ménages est la méthode des itinéraires ;

16 communes ont été couvertes dans 10 départements ;

41 acteurs institutionnels (Conseillers municipaux, Directeurs Départementaux de l’Energie, Directeurs Régionaux de la SBEE, Autorités déconcentrées de la Santé, de l’Education et de l’Agriculture) ont été interviewés.

Elle est analysée au triple plan suivant :

Technique, l’objectif d’électrification de 150 localités en moyenne par an à partir de 2009 est trop ambitieux compte tenu de l’importance des conditionnalités techniques, organisationnelles et institutionnelles à mettre en place en trois ans ;

Financier, l’électrification de 150 localités par an, nécessite la mobilisation par an de 30 milliards de francs CFA. Cet objectif reste difficile à atteindre car les sources de financement identifiées notamment nationales que sont le prélèvement des 3FCFA/kWh, les banques, les communes, les institutions décentralisées de crédits et d’épargne restent de loin celles en mesure d’apporter ce financement ;

Institutionnel et organisationnel, l’échéance fixée pour que le nouveau cadre institutionnel et organisationnel devienne opérationnel reste peu réaliste au regard des faiblesses notées dans la situation de référence au moment de l’élaboration de la PER.

Ainsi, la PER est peu cohérente avec la politique de développement interne et externe du pays.

La réalisation de l’électrification de 150 localités par an n’est pas réaliste et cohérente avec les objectifs fixés au regard de la situation de référence. Cette situation était caractérisée par : l’électrification de 35 localités en 10 ans soit moins de 4 localités en un an, l’inexistence d’un cadre organisationnel et institutionnel, la faible motivation du secteur privé notamment les banques, etc.

Les réformes organisationnelles, institutionnelles, réglementaires et financières, préalables au premier programme d’actions prioritaire d’électrification rurale sont faiblement exécutées (33%) au 31 août 2008. Ces réformes étaient prévues s’achever au 31 décembre 2008.

Les travaux d’électrification prévus pour être achevés durant la période transitoire, 2005-2007, sont encore à la phase d’études de faisabilité. D’ailleurs, certains travaux d’électrification viennent à peine de démarrer.

Globalement, le niveau de réalisation de la PER est faible : 34 localités électrifiées sur 536 localités prévues, soit un taux de 6,34% et 9% de ménages couverts.

L’examen de chaque option technique montre que les sources d’énergies renouvelables et le raccordement au réseau conventionnel présentent les meilleurs avantages comparatifs mais nécessitent d’importantes ressources pour leur développement. Aussi, les technologies liées aux énergies renouvelables sont-elles encore peu maîtrisées au Bénin et leur promotion reste limitée. Quant aux groupes électrogènes et plateformes multifonctionnelles, ils présentent plus d’inconvénients et polluent l’environnement.

Le niveau de consommation des crédits par l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de la Maîtrise de l’Energie (ABERME) au cours de la même période est faible et représente 0,13% de la dotation de l’Agence. Il se décompose comme suit : (i) 50% des crédits programmés, (ii) 9,9% des crédits consommés.

Les cadres de l’administration publique, bien qu’ayant été impliqués dans le processus d’élaboration, n’ont pas une connaissance suffisante du répertoire et du guide d’application. Il y a lieu de noter une faible vulgarisation du RHET à l’endroit de tous les acteurs de l’administration béninoise. Ainsi, le RHET demeure encore un instrument très peu connu mais accepté par la quasi-totalité des cadres de l’administration béninoise.

Adéquation entre stratégie de mise en œuvre de la PER et résultats obtenus : aucun élément de la stratégie (diversification des sources d’énergies, cadre institutionnel et organisationnel et partenariat privé/public) n’ayant été rendu opérationnel, l’adéquation avec les résultats n’a pas été possible.

Adéquation entre moyens mis à disposition et résultats obtenus : il a été relevé l’absence de coordination entre la DGE, l’ABERME et la SBEE, l’insuffisance en qualité et en quantité des ressources humaines de l’ABERME et de la DGE, l’absence d’outils appropriés de pilotage de la PER et du PPER : logiciels de planification, d’élaboration des DAO, etc., l’insuffisance et le retard dans la mise à disposition de l’ABERME des ressources financières.

Adéquation entre temps alloué aux différentes activités et résultats obtenus : conformément au chronogramme, la PER et le PPER ont accusé un grand retard dans la réalisation des résultats planifiés, d’au moins deux ans.

En conclusion de la mise en œuvre de la PER, il serait difficile de conclure sur son efficience.

Le secteur privé a été peu impliqué en tenant qu’acteur à partie entière. Seules les entreprises ont été impliquées en tant que prestataires pour la réalisation des études de faisabilité.

L’intérêt du secteur privé pour l’électrification rurale reste encore marginal.

L’évaluation des effets de la PER a été faite à partir des projets d’électrification rurale réalisés entre 2002 – 2005 ; il ne s’agit pas des projets de la composante 1 ou du PPER de la PER. Les effets de ces projets seront appréciés à deux niveaux :

Effets sur le développement local. Ils se traduisent par :

l’augmentation de la mise en valeur des parcelles loties par leurs propriétaires, ce qui a contribué à accroître l’offre de logements et donc à stabiliser les fonctionnaires de l’état affectés dans ces localités ;

l’amélioration de la qualité des services de santé et d’hydrauliques villageoises communautaires ;

l’accroissement de l’offre de scolarisation et d’alphabétisation des populations et l’amélioration des résultats scolaires ;

l’accroissement du dynamisme économique de la localité de façon générale, du fait d’une intensification et diversification de l’économie locale. Celui-ci se manifeste par le développement du commerce de détail à travers les boutiques et les étals, dont l’ouverture se poursuit la nuit ;

le développement d’activités de loisirs permettant de fixer la jeunesse dans leurs localités ;

la réduction de la criminalité et du nombre d’accidents nocturnes de circulation.

Effets sur les ménages

Les effets de l’électrification des localités rurales sur les ménages se traduisent surtout par l’amélioration de la qualité de vie (éclairage domestique, utilisation d’appareils électroménagers, possibilités de recharge rapides de téléphones portables, conservation des aliments et des médicaments, etc.). Il a été également noté un gain de temps pour les femmes dans leurs multiples travaux domestiques et culinaires et une diversification des activités génératrices de revenus ainsi qu’un accroissement des ventes dans les AGR du fait de la prolongation des activités la nuit, dans les rues dans les ménages.

Destinataires : Incoonu

Niveau d'exécution : Non exécuté

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Exécuté

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Exécuté

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Exécuté

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Inconnu

Destinataires : Inconnu

Niveau d'exécution : Exécuté