Du lundi 30 juin au mercredi 02 juillet 2014, s’est déroulée au Palais des Congrès de Cotonou, la troisième édition des Journées Béninoises de l’Évaluation (JBE). Elles ont été organisées par le Ministère de l’Évaluation des Politiques Publiques et des Programmes de Dénationalisation avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement, de la Coopération Technique Allemande, de l’International Initiative for Impact Evaluation (3ie), de l’initiative CLEAR, de l’UNICEF et de la Banque Africaine de Développement (BAD). Placées sous le Haut Patronage du Président de la République, le Docteur Thomas Boni YAYI, les assises ont permis aux divers praticiens, personnalités, étudiants, experts et spécialistes en évaluation, aux niveaux national, régional et international, d’échanger sur les questions d’évaluation des politiques publiques avec comme thème central : «L’Évaluation au service de l’accélération de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement».
La troisième édition des JBE a connu la présence effective d’évaluateurs venus de l’Afrique du Sud, de l’Argentine, du Canada, du Cameroun, de la France, de la Mauritanie, du Mexique, du Niger, de l’Ouganda, du Sénégal et du Togo. Les travaux se sont déroulés en plusieurs étapes à savoir : les sessions de formations, la cérémonie d’ouverture officielle, les travaux proprement dits et la cérémonie de clôture ponctuée par la lecture du communiqué final des JBE.
Au terme des trois jours d’échanges et de discussions, les participants à la troisième édition des Journées Béninoises de l’Évaluation ont salué l’importance des progrès accomplis en Afrique en général et au Bénin en particulier dans l’institutionnalisation et l’utilisation de l’évaluation des politiques publiques. Ils reconnaissent la volonté politique forte et constante démontrée à travers l’enracinement de la culture évaluative. Les participants ont unanimement indiqué qu’une telle volonté politique doit se concrétiser par la mise en place de garanties institutionnelles et politiques visant d’une part à stabiliser la fonction d’évaluation des politiques publiques et d’autre part à mobiliser les moyens d’action concrets pour l’efficacité de l’évaluation au service de la réalisation des objectifs du développement.
A cet égard, la conférence recommande au Gouvernement béninois et à toutes les délégations nationales présentes d’œuvrer résolument à l’adoption d’une loi sur l’évaluation des politiques publiques qui garantisse l’indépendance, la crédibilité et l’utilisation de l’évaluation. Un tel dispositif légal en Afrique constituerait un signal fort et un instrument privilégié pour la promotion de la performance dans l’action publique et de bonne gouvernance. Au regard des défis à relever par les différents systèmes nationaux d’évaluation, la conférence recommande de systématiser la pratique évaluative. Conscients de l’importance des efforts à accomplir, les participants suggèrent la définition de priorités stratégiques claires et l’identification de secteurs clés où l’évaluation pourra démontrer son efficacité. La prise en compte dans les législations nationales des pays de l’UEMOA, de la directive relative aux Lois Organiques sur les Lois de Finances, est une opportunité de mettre en place de façon progressive les pratiques d’évaluation systématiques des interventions publiques. Par ailleurs, les participants ont recommandé de :
- transmettre les rapports d’évaluation aux parlements pour renforcer l’exercice du contrôle parlementaire de l’action publique ;
- réaliser des évaluations participatives et systématiques (ex ante et ex post) des stratégies de réduction de la pauvreté, en lien avec le processus de planification budgétaire ;
- renforcer les capacités des instituts nationaux de statistique pour permettre la mise à la disposition de tous les acteurs des données de qualité, y compris celles des collectivités locales ;
- renforcer le dispositif de suivi et d’évaluation au niveau des collectivités locales afin de promouvoir la pratique évaluative à la base ;
- créer dans les centres universitaires des pays africains des filières de formations spécifiques relatives aux différents aspects de la fonction évaluative afin de rendre disponible une masse critique de spécialistes dans ce domaine ;
- placer la fonction évaluative au rang d’exigence au niveau des organismes régionaux d’intégration économique à l’instar de l’Union Européenne ;
- saisir les opportunités de partenariats régionaux et internationaux en matière d’évaluation pour mutualiser les efforts afin d’obtenir des résultats plus significatifs dans la pratique évaluative.