Colloque1ère Edition des Journées Béninoises de l'Evaluation
14 Juin 2010
  • Lieu : Palais des Congrès, Cotonou

La première édition des Journées Béninoises de l’Evaluation (JBE) s’est déroulée les 14, 15, et 16 juin 2010, au Palais des Congrès de Cotonou, sous la présidence effective de Monsieur Pascal I. KOUPAKI, Ministre d’Etat chargé de la Prospective, du Développement, de l’Evaluation des Politiques Publiques et de la Coordination de l’Action Gouvernementale, représentant le Président de la République, Dr Boni YAYI.

Ces journées organisées par le Bureau d’Evaluation des Politiques Publiques, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Ambassade du Royaume du Danemark et la Coopération Technique Allemande, ont pour objectif d’informer et d’échanger sur les enjeux et les défis de l’évaluation des politiques publiques sous le thème : «Evaluation des Politiques Publiques : enjeux et défis pour le Bénin».

Les 138 participants nationaux et internationaux félicitent les autorités béninoises pour cette initiative novatrice qui concrétise ainsi la forte volonté politique nécessaire pour élever l’évaluation au rang de priorité nationale. Cette volonté s’était déjà manifestée par la réalisation d’uneétude diagnostique des capacités nationales en évaluation. Monsieur Michel BALIMA, Directeur Adjoint du Centre Régional de Dakar du Bureau Régional du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a mis l’accent sur la priorité du suivi et de l’évaluation, ainsi que son importance dans l’efficacité de l’aide et dans la gestion axée sur les résultats de développement. Après s’être approprié les principaux résultats de cette étude, les participants insistent sur l’indépendance des processus évaluatifs par rapport aux structures de mise en œuvre des politiques publiques.

En référence aux grandes lignes d’une politique nationale d’évaluation, les participants réaffirment la nécessité d’institutionnaliser la fonction évaluative, même si cette institutionnalisation peut prendre des formes différentes selon l’historique des pratiques évaluatives et la culture du pays. La forme institutionnelle devrait prévoir la mise en place d’une structure capable de porter la fonction évaluative et de créer des synergies avec les structures s’occupant des différents aspects de l’évaluation notamment, des relations avec des centres de recherche et les universités.

L’inscription de l’exigence d’évaluation dans les constitutions a fait l’objet d’échanges au cours des travaux. Par ailleurs, la question des budgets dédiés au financement des évaluations a été étudiée. Abordant le rôle de l’évaluation dans la construction d'une administration publique de développement, les conférenciers reconnaissent la nécessité d’une clarification des concepts (contrôle, audit, suivi et évaluation) et d’une définition d’un cadre conceptuel unique et clair en matière d’évaluation. En outre, les différents niveaux de conception et de mise en œuvre de la fonction évaluative ont été abordés à travers la reconnaissance de la spécificité des instruments et des moyens utilisés à chaque niveau.

A ce titre, le Ministre d’Etat a apprécié la proposition faite par les participants de mettre en place un Conseil Scientifique et un Fonds de Développement de l’Evaluation pour accompagner les structures sectorielles qui seront créées. Monsieur Pascal I. KOUPAKI a déclaré : « Ces suggestions qui me paraissent pertinentes, seront sans nul doute soutenues par le Gouvernement ».

Au terme des échanges sur le développement de la pratique évaluative au niveau national, les participants mettent l’accent sur l’identification des acteurs pour promouvoir une culture d’évaluation fondée sur la redevabilité et la transparence. Après avoir partagé différentes expériences d’institutionnalisation de l’évaluation, les participants insistent sur la nécessité de faire de la culture évaluative, une culture naturelle, un comportement de tous les jours.

Analysant les liens entre l’évaluation et la gouvernance locale, les participants recommandent le partage des expériences concrètes en évaluation avec les autorités locales dans un processus d’échanges participatif.

Les participants insistent également sur la nécessité de mettre en œuvre des formations aux différents niveaux de l’administration et des partenaires, pour que ces exercices deviennent un outil au service du développement et de la modernisation. Selon le Représentant Résident du PNUD : « Le développement des capacités est essentiel pour que les pays puissent s’autonomiser et prendre en main leur développement. Dès lors, plus qu’une exigence démocratique, l’évaluation est devenue un impératif majeur pour le développement ».

Les participants suggèrent enfin que la responsabilité du Parlement dépasse la mise à jour du cadre législatif, pour prendre la forme d’une participation à une plateforme collaborative entre les différents acteurs, au bénéfice des populations, qui sont au cœur du développement.