Colloque5ème Edition des Journées Béninoises de l'Evaluation
06 Aoû 2018
  • Lieu : Bénin Marina Hôtel, Cotonou

La cinquième édition des Journées Béninoises de l’Evaluation s’est tenue du 06 au 08 août 2018, au Bénin Marina Hôtel de Cotonou, avec pour thème central : « L’évaluation pour promouvoir une administration de développement ». Au cours des travaux, les participants ont identifié des actions pour relever les défis de l’enracinement de la culture de l’évaluation et de son utilisation dans la gestion du processus de développement au Bénin. La mise en oeuvre de ces actions permettra de fournir des services publics de qualité aux populations en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.

Organisée en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Programme TWENDE MBELE et l’Initiative Internationale pour l’Evaluation d’Impact (3IE), cette édition des JBE a réuni environ 300 participants venus du Bénin, de pays africains (Afrique du Sud, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Sénégal, Togo) ainsi que du Canada, de Etats-Unis et de l’Inde. Il s’agit notamment de praticiens, chercheurs, spécialistes et professionnels de l’évaluation provenant de l’Administration publique, des institutions de la République, des collectivités territoriales, des universités, des organisations professionnelles et des organisations de la société civile.

Au terme des trois jours d’échanges et de discussions, les participants ont salué les avancées enregistrées sur le continent africain en général et au Bénin en particulier en termes d'enracinement progressif de la pratique et de la culture évaluative. Le Bénin a été félicité pour s’être doté d'un guide méthodologique national d'évaluation.

Les participants ont rappelé la nécessité de rendre systématique et obligatoire la demande et l’utilisation de l’évaluation par une loi, à défaut de pouvoir en faire une disposition constitutionnelle à l’instar de certains pays africains notamment la Côte d’Ivoire, le Maroc, l’Afrique du sud, etc. L’adoption de la loi sur l’évaluation des politiques publiques renforcera le processus d’institutionnalisation entamé depuis une dizaine d’années au niveau de l’Etat central et des collectivités territoriales.

Au regard des défis à relever afin de faire de l’évaluation un levier de promotion d’une administration de développement au Bénin, les participants ont recommandé :

- la consolidation des acquis de l’institutionnalisation de l’évaluation pour une meilleure gestion des résultats d’évaluation, notamment le suivi de la mise en oeuvre effective des recommandations qui en sont issues ;

- la consolidation de la base de données sur l’évaluation dont s’est déjà doté le Bénin, afin de la rendre fiable et facilement actualisable, pour faciliter le travail et la recherche en évaluation ;

- le renforcement des services de planification et de développement local des communes afin de promouvoir la pratique évaluative à la base ;

- la dynamisation du système de collecte et de mise à jour des données aux fins de renseigner l’indice de gouvernance locale, un indicateur synthétique (compris entre 0 et 1) de mesure des efforts déployés par le Gouvernement et les collectivités territoriales pour promouvoir la gouvernance locale ;

- le renforcement des mécanismes institutionnels propres à mettre en synergie le système de suivi-évaluation et le processus de budgétisation ;

- le renforcement des dispositifs de gestion des connaissances et de capitalisation des données probantes issues des évaluations pour une meilleure formulation des politiques publiques ;

- le renforcement de la collaboration avec les réseaux de chercheurs universitaires (planificateurs, statisticiens, sociologues, politistes, économistes, etc.) en politiques publiques afin qu’une réflexion scientifique soit produite sur l’analyse des politiques publiques et sur la fonction évaluative ;

- la création d’un pôle scientifique en matière d’évaluation au sein de l’Université, matérialisé par la publication d’une revue scientifique sous forme électronique, pour diffuser les bonnes pratiques d’évaluation au niveau étatique et infra-étatique et mettre en évidence les pratiques néfastes ;

- le renforcement de la formation des praticiens de l’évaluation communément appelés consultants et la certification ou l’agrément des évaluateurs ou des cabinets d’évaluateurs, sur la base de compétences et d’expériences ;

- la systématisation du recours à des instruments d’action publique (IAP) pour objectiver autant que faire se peut les résultats d’évaluation ;

- la systématisation d’une approche d’évaluation et des méthodes de collecte et d’analyse de données fondées sur les droits de l’homme et sensibles au genre.